Le vampire de Ropraz (le 07/04/2007 à 16h36) |
Lu le 07 avril 2007
Présentation de l'éditeur : « Dans ces campagnes perdues une jeune fille est une étoile qui aimante les folies. » En 1903 à Ropraz, dans le Haut-Jorat vaudois, la fille du juge de paix meurt à vingt ans d'une méningite. Un matin, on trouve le couvercle du cercueil soulevé, le corps de la virginale Rosa profané, les membres en partie dévorés. Horreur. Stupéfaction des villages alentour, retour des superstitions, hantise du vampirisme, chacun épiant l'autre au cœur de l'hiver. Puis, à Carrouge et à Ferlens, deux autres profanations sont commises. Il faut désormais un coupable. Ce sera le nommé Favez, un garçon de ferme aux yeux rougis, qu'on a surpris à l'étable. Condamné, emprisonné, soumis à la psychiatrie, on perd sa trace en 1915. A partir d'un fait réel, Jacques Chessex donne le roman de la fascination- meurtrière. Qui mieux que lui sait dire la " crasse primitive ", la solitude, les fantasmes des notables, la mauvaise conscience d'une époque ?
Mon avis : Dans ce court roman de 108 pages, l’auteur qui habite le village de Ropraz en Suisse s’inspire d’un fait divers local des plus macabre. L’histoire du vampire de Ropraz fait la une des journaux du monde entier en cette année 1901 et réveille les peurs ancestrales d’une région isolée et un brin primitive de la Suisse. Méfiance, délation et vengeance sont au centre de toutes les préoccupations. Pendant ce temps le « buveur de sang » court toujours et poursuit sa tâche macabre. Charles Augustin Favez, un malheureux garçon de ferme, sera le coupable idéal dans cette affaire. Enfant maltraité, abusé, il deviendra solitaire, alcoolique, violent, marginal et sans le sous. Que dire de son physique inquiétant «tête fuyante, alcoolique, vicieux, taiseux» avec ses yeux rougis, son teint très pâle et ses dents démesurément longues.
Il règne dans ce livre une ambiance d’épouvante, lourde d’a priori où l’auteur restitue une atmosphère de légende digne du comte Dracula, le climat d’un temps passé et rural qui vous englouti tout entier. Un conseil tout de même aux âmes sensibles, passez votre chemin ou si la curiosité l’emporte, économisez votre air car la descente en ces lieux est fort dérangeante mais Ô combien fascinante. Avec une plume bien affûtée et brûlante, le style est incisif, percutant, horrifique et nous balade entre réel et imagination. La fin est renversante ; Eh oui, Jacques Chessex a eu l’incroyable idée de donner à ce Favez une second destin surprenant mais chut ! je vous laisse le découvrir par vous même si le cœur vous en dit.
Ma note : |