Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Blog Littéraire

  • : Au fil de mes lectures
  • : Mes notes de lecture...Vous y trouverez des genres divers, le fantastique, le polars, le roman historique, la fantasy, la littérature française et étrangère...
  • Contact

" La liseuse " de Fragonard

La-liseuse-copie-2.jpg

Entrez Votre Recherche

Mes Fées et Gestes

 






 

 

Les Archives

...

Avertissement au lecteur qui se risque en ces lieux !
Bienvenue sur mon blog entièrement dédié à l'une de mes passions, les livres. C’est une façon pour moi de garder une trace de mes lectures mais aussi de les partager avec d’autres passionnés et d’échanger des impressions et avis que je souhaite constructifs. 
Bien sûr, mes avis sont personnels et n'engagent que moi.
Bonne balade chez Laetitia la liseuse.

19 mai 2007 6 19 /05 /mai /2007 20:07

Autumn Editions Gallimard - Collection Folio - Août 1999 - 306 p.  coeur-chouette.gif
 
Quatrième de couverture
 : "Livre-feu, livre-fou, conçu de main de maître, Autumn nous brûle les mains dès les premières pages, en nous entraînant dans le périple insensé des peintres préraphaélites. L'aventure de Dante Gabriel Rossetti avec la belle Elizabeth Siddal ne serait pas ce qu'elle est sans le style de Philippe Delerm. Un style romanesque, cela va sans dire. Mais un style tout de même. À envoûtement du lecteur s'ajoute la magie des mots. Des mots somptueux, issus de l'ultime clarté de ces jours d'automne. Autumn est un vrai roman, avec des personnages qui se déchirent, des visages connus, comme ceux de Swinburne ou de Lewis Carroll. Le déploiement des couleurs s'efface derrière les ténèbres d'un destin en clair-obscur.
 
Résumé
 : Autumn nous plonge en Angleterre entre 1850 et 1869, dans la vie des peintres préraphaélites. Une silhouette domine toutes les autres. C'est celle de Dante Gabriel Rossetti, peintre et poète, fils d'un ancien carbonaro. Chez lui, tout est contradiction : élan mystique et sensualité, rêve communautaire et individualisme forcené. Dans son ombre, une toute jeune femme, Elizabeth Siddal : sa pâleur presque diaphane, la rousseur de sa chevelure flamboyante en feront le modèle d'un type de beauté dont héritera tout le symbolisme européen. Elle sera la Béatrice des tableaux de Rossetti, l'Ophélie de John Evrett Millais. John Ruskin enfin, le grand critique et écrivain, règne sur cet univers par son autorité intellectuelle, en même temps qu'il lui est soumis par sa fragilité affective.
Tous ces personnages mêlent leurs destins, se heurtent, se déchirent, jusqu'à la drogue et la mort.
Dans ce climat encore très romantique, et déjà très décadent, dans cet automne des passions, des couleurs, des rêves impossibles, Philippe Delerm trouve la tonalité idéale pour écrire le roman de l'art et de la vie.   
 
Mon avis
: Une grande rêveuse et romantique comme moi ne pouvait pas passer à côté de cette perle. Moi qui m’émerveille devant toutes peintures préraphaélites, c’est avec un enthousiasme certain que je me suis attardée parmi ces artistes passionnés qu’étaient Dante Gabriel Rossetti, John Everett Millais, Edward Burne-Jones et bien d’autres. C’est aussi le destin tragique d’Elizabeth Siddal, modèle qui a tant obsédé Rossetti, sa Béatrice mais aussi la célèbre Ophélie de Millais. Passion, romantisme, obsession et décadence vont se croiser au rythme lent de ce récit.

 
Avec une plume suave et raffinée, aux lentes envolées lyriques, Philippe Delerm nous plonge dans une Angleterre froide et brumeuse, aux savoureuses descriptions des plus automnales. Comme pour une friandise, j’ai pris le temps de lire et, tout en fermant les yeux, de recréer cette atmosphère exaltante. C’est un récit dont j’ai eu bien du mal à m’extirper tant la vie de ces peintres est fascinante.  Le lecteur s’implique dans leur quotidien. Comme dans une ronde, les derniers chapitres invitent le lecteur à relire les premiers, comme pour se souvenir et s’imprégner un peu plus de ces destins si singuliers. Le manque d’action, le style très descriptif et lent pourraient en repousser certains mais cela est bien peu comparé au reste.

Philippe Delerm a reçu en 1990, pour « Autumn », le prix Alain-Fournier qui est décerné chaque année à une plume naissante.
 
 

L'avis de
Morwenna tout aussi élogieux !
 
Ma note
:  

Extrait : Ce soir était le dernier soir. Millais serrait les mâchoires, dans l'exaspération des ultimes retouches. Depuis plus d'une heure, les dernières chandelles s'étaient éteintes sous la baignoire insolite. Elizabeth ne savait pas qu'elle tremblait d'un froid réel. Enfin, John posa sa brosse sur le chevalet. Elizabeth se leva sans un mot, jetant un châle sur ses épaules. Sa robe brodée d'argent restait collée contre son corps, et dégouttait sur le plancher. Mais peu lui importait. Elle regardait, fascinée : sur la toile, ses longs cheveux noyés se confondaient avec les eaux troublantes et sombres de la rivière. Les anémones et les pensées s'échappaient de ses mains ouvertes, dans un geste d'une étonnante fraîcheur, qui semblait à la fois si hiératique, les paumes tournées vers le ciel. C'était elle, offerte et prisonnière au centre du motif. Elle, et par-delà son corps, tous ces rêves, toutes ces pensées qui l'avaient traversée durant tant d'heures extatiques. Elle était là, éternisée et abolie, là, morte sur la toile plus vivante que sa vie. Elle eut ce geste d'approcher la main pour toucher le grain ensorcelé, la matière magique de ce grand miracle triste. Elle regarda Millais. Millais la regarda. Il faisait presque nuit dans l'atelier. Elle toussa longuement, d'une toux déchirante née du plus profond de son corps, et dont l'écho se prolongea pour la première fois dans la poussière hostile. Les longues vitres obliques bleuissaient sous la neige du soir.

Ophelia, Sir John Everett Millais
Ophelia - Sir John Everett Millais
Partager cet article
Repost0

commentaires

C
<br /> Je l'ai fini il y a peu et j'ai eu du mal à passer à autre chose, l'ambiance est vraiment hypnotique. Merci beaucoup pour cette découverte.<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Céline, c'est grâce à Lamousme si je l'ai découvert et je suis vraiment heureuse de te l'avoir fait découvrir à mon tour. c'est une atmosphère à nul autre pareil. Un lieu, une<br /> époque que l'on quitte à contre-coeur. Les personnages y sont délicieux et fascinants. J'y replongerais bien tu sais !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> J'adore les peintures pré-raphaélites, ta chronique me donne vraiment envie de lire ce livre.<br /> <br /> <br />
Répondre
S
oh! je note! je ne connais pas du tout Delerm dans ce registre là, mais je vais m'y intéresser.. Le sujet me tente aussi!
Répondre
L
<br /> <br /> Sylvie, eh bien moi, je ne le connais que par ce titre. Et si tu apprécies<br /> le milieu de l’art et plus précisément de la peinture, tu seras servie. C’est aussi tragique, romantique, bref tout ce qui fait le mouvement préraphaélite ! Bonne<br /> lecture.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Effectivement, il est difficile d'en parler ... <br /> Je viens de le terminer. Il m'a été offert par Lamousmé, lors du swap sur le forum Bibliofolie. <br /> J'ai ainsi découvert un mouvement pictural que je ne connaissais que très peu. <br /> L'écriture de Delerm est agréable, et j'ai commencé un autre roman de lui. <br /> Merci Lamousmé !
Répondre
L
Je n'ai rien lu d'autres de cet auteur mais j'y ai pensé. Je viendrais lire ton avis pour voir. Dommage qu'il n'ai  pas continué avec le peintre J. W. Waterhouse, mon chouchou !
L
Bonjour Gaelle et bienvenue ! Je te souhaite une agréable lecture dans ce monde de peinture et de passions...<br /> <br /> Coucou Florinette, tu as raison. Ce genre de peinture fait toujours rêver.
Répondre

Ma Lecture du moment . . .


"Le Trône de Fer"
George R.R. Martin

 

DarkFantasy
J'ai lu - Intégrale II

Avis à la population...


        
  Wikio - Top des blogs - Litterature    

Mes Notes de lecture...

  Coup de coeur 

 
Chef d'oeuvre
 Excellent
 Bon (mais...)
 Passable
 A éviter

Mes Coups de coeur 2009

Les Chants de la Walkyrie 


Orgueil et préjugés : Edition spéciale
 
Les âmes brûlées