Lu en 2005 - Paru chez XO éditions et chez Pocket.
Présentation de l'éditeur : Un superbe roman historique, à mi-chemin entre fiction et réalité. Un premier roman surprenant de maîtrise, porté par la verve de Mireille Calmel, où le
surnaturel se mêle au réel, parfois avec cruauté, mais souvent au service de l’amour. Les personnages sont pris dans le tourbillon de la rivalité entre la France et l’Angleterre, dans une
bataille acharnée entre l’Eglise chrétienne et les antiques croyances païennes. (édition de poche).
Quatrième de couverture : Aliénor d'Aquitaine. Une belle jeune fille au caractère fougueux, encore à marier. Sa dot : le duché d'Aquitaine, des terres débordant de richesses.
D'ailleurs, en 1137, il fait bon vivre dans le château d'Aliénor à Bordeaux, luxueusement décoré et résonnant des chants des troubadours, alors que le Louvre de ce pauvre roi de France est
sinistre, sale et silencieux. Au côté d'Aliénor, depuis quelques jours, une charmante silhouette se profile, celle de Loanna de Grimwald. Elle a quinze ans, le même âge qu'Aliénor, mais elle
n'est pas tout à fait comme les autres, un peu fée, un peu sorcière... Envoyée par son ancêtre Merlin l'Enchanteur, héritière des secrets druidiques, Loanna a une mission : devenir la confidente
d'Aliénor, son ombre, et faire en sorte qu'elle épouse un jour Henri, le futur roi d'Angleterre.
Un premier roman éblouissant, où le surnaturel et la sensualité se mêlent à l'Histoire, recréant une Aliénor d'Aquitaine insoupçonnée. Porté par la verve de
Mireille Calmel, on retient son souffle dans l'instant qui précède le premier baiser, on brandit l'épée pour défendre la reine, on a le cœur déchiré lorsque meurt son plus fidèle ami...
Mon avis : « Le lit d’Aliénor » est plaisant à lire. C’est une bonne lecture pour les vacances. Le côté
romancé est peut-être un poil trop présent mais c’est ce qui fait de lui un roman léger, parfait pour s’évader. 531 pages pour nous faire découvrir l’histoire (revisitée ?) de la reine Aliénor
d’Aquitaine. Au temps des croisades, Mireille Calmel nous plonge dans le quotidien des femmes et de leur place dans la société médiévale. Le lecteur suit la vie de l’héroïne, Loanna, et de son
rôle déterminant (mais fictif) dans la vie de la reine.
L’imaginaire s’introduit dans ces pages sous la forme de fée, de sorcière, de druides et autres personnages surgit du folklore. Bref, si vous voulez des intrigues, des complots, des amours impossibles avec une touche de magie, je vous invite à le lire. Pour infos : Mireille Calmel sera présente au salon du livre de Fuveau (13) le 8 et 9 septembre prochain ! Lisez d'autres avis chez Haëdalyn, Sandra.
Ma note :
Extrait : Je ne m'aimais pas. Et, cette nuit, moins encore que d'ordinaire. En ce 16 mai de l'an de grâce 1133, personne n'avait
besoin de moi.
J’avais beau apprécier l'attente, je guettais chaque pas affairé dans le corridor, chaque craquement des planchers disjoints, chaque son de voix qui franchissait ma porte fermée ou montait par le conduit de la cheminée et gazouillait dans l'âtre éteint.
Je guettais, avec ce sentiment de plus en plus oppressant de solitude, « l'instant ». L'instant où s'ébranleraient les cloches de la cathédrale d'Angers, si proche du château qu'elles feraient trembler les murailles de pierre.
Dame Mathilde, duchesse de Normandie, comtesse d'Anjou, du Maine et de Touraine, petite-fille de Guillaume le Conquérant et prétendante légitime à la couronne d'Angleterre, enfantait dans l'hospice, au bas de l'escalier de bois, et j'étais là, inutile, rejetée, quand je frémissais de savoir l'enfant si proche; reléguée comme la moins efficace des servantes par mère qui, elle, était tout dans cette maisonnée: ventrière, conseillère, astrologue, apothicaire, régisseur... sorcière. Et moi, je n'étais rien! Rien qu'une fillette malingre de douze ans, perchée sur des jambes qui ressemblaient à des piquets de barrière et que je n'aimais pas davantage que le reste. Ni mes cheveux entre le blond et le roux, ni mes yeux désespérément grands dans ma figure longue tapissée de taches de rousseur. J'étais laide. Laide de ne servir à rien quand mère était tout.