Editions Glénat - BD - Tome I, l’ange brisé - Septembre 2008 - 56
p.
Abbaye de Vauluisant. 1519. A la mort de Léonard de Vinci et dans le plus grand secret, le roi François 1er confie aux moines un mystérieux tableau peint
par le maître lui-même, mais malheureusement bien trop obscur, pour être exposé aux yeux de tous. Devant l’obstination de l’Abbé à comprendre, le roi de France lui dévoile alors une partie de la
vie la plus sombre du peintre. Durant l’hiver 1494, une série de meurtres - particulièrement atroces - plonge la ville de Milan, où vit de Vinci, dans le plus grand effroi. Qui est donc ce
meurtrier surnommé « le voleur de visage » par les milanais et quel lien peut-il avoir avec le peintre qui se retrouve maintes fois impliqué dans cette affaire ? C’est ce que va
tenter de découvrir le prévôt Vittore.
Didier Convard et Gilles Chaillet s’associent dans ce diptyque pour édifier une bande dessinée ambitieuse, alliant polar historique et mystère. C’est un pari réussi mais risqué car
choisir d’explorer aussi librement le côté sombre de ce grand personnage historique est plutôt osé.
Didier Convard livre une intrigue bien ficelée et sait parfaitement cultiver le secret, ne dévoilant que le strict nécessaire. Léonard de Vinci est le protagoniste le plus
complexe, le plus énigmatique de cette histoire. Dans ce premier tome, le doute est au contraire, encore permis quant au rôle de Vinci dans cette affaire criminelle. Pour ajouter un peu de
douceur à cette sombre histoire, le scénariste a écrit une belle histoire d’amour mais qui
reste encore bien secrète pour l’heure. Redoutablement efficace, le suspense va crescendo et fait de Vinci, l’ange brisé, un récit palpitant.
L’effet voulu est particulièrement réussi tant au niveau de l’intrigue que du graphisme. La renaissance reprend vie grâce à l’œil expert et au trait remarquable de Gilles
Chaillet, secondé dans cet ouvrage, par Chantal Defachelle à la couleur et Marc Jailloux à l’encrage. Malgré un aspect quelque peu figé et un crayonné académique, Gilles Chaillet
restitue avec une grande minutie le décor d’un autre siècle. Il apporte un soin tout particulier à l’architecture, au mobilier, aux costumes. Et que dire de la perspective et des cadrages qui sont tout simplement époustouflants de réalisme ! Autre point positif, le
choix du papier glacé qui souligne et accentue de belle manière l’éclat des couleurs et la finesse du dessin.
Riche de 56 pages, Vinci, l’ange brisé se révèle être une belle surprise qui ravira les passionnés d’histoire comme les amateurs de thriller. Le second tome est d’ores et déjà
très attendu !
Ma note : Merci
à