Editions Casterman - Bande Dessinée -
Septembre 2008 - 128 pages
Présentation de l'éditeur : Boston, années 50. Deux marshals fédéraux, Teddy Daniels et Chuck Aule,
se rendent pour les besoins d’une enquête sur une île étrange, Shutter Island, sur laquelle est établi un institut psychiatrique très spécial, qui n’accueille que les fous criminels
particulièrement dangereux. Mais à vrai dire, tout est spécial sur Shutter Island, comme le relèvent les deux enquêteurs dès leur arrivée : les locaux, le personnel d’encadrement, les médecins,
sans oublier la lourde atmosphère de secret qui semble peser sur les hommes et les choses. Alors qu’une forte tempête s’approche, qui condamnera les fédéraux à demeurer sur l’île pour une durée
indéterminée, tout se met en place pour un terrifiant huis-clos…
Mes impressions : La collection Rivages/Casterman/Noir adapte en bande dessinée de célèbres romans noirs et pour ce cinquième
album, Christian De Metter revisite l’un des plus grands polars de Denis Lehane, le mettant en scène avec une vision toute personnelle mais particulièrement réussie. Le scénario
est efficace, brillant et haletant. L’histoire s’installe progressivement et les nombreuses pistes de l’enquête menée par le marshal Daniels et son partenaire Aule, promènent le lecteur d’un bout
de l’île à l’autre. Au fil de sa lecture, ce dernier se rendra compte que la tempête qui approche est le préambule d’événements houleux dans un lieu isolé et dangereux, que les
apparences sont bien
souvent trompeuses et que les fausses pistes jalonnent le récit. Tous ces éléments réunis, rendent l’atmosphère pesante, inquiétante voire
élèctrique. Denis Lehane profite du cadre pour aborder le sujet délicat du traitement des maladies mentales et de la dangerosité des patients.
Ce climat oppressant est renforcé par un graphisme remarquable avec ses alternances d’ombre et de lumière, sa mise en couleurs directes et ses dégradés tantôt sépia, tantôt verdâtre, rendant
ainsi très réaliste le malaise ressenti dans les obscurs bâtiments de l’île. Une attention particulière a été portée aux personnages dont les expressions et la gestuel sont parfaitement
rendues tout comme les jeux d’ombre se dessinant sur les visages. En revanche, la distinction des deux personnages principaux est souvent malaisée - traits du visage semblables, costumes
souvent similaires - et peut géner le rythme de lecture mais sûrement pas l’intérêt grandissant du lecteur. Riche de rebondissements en tout genre, d’indices parsemés ça et là et d’un
suspense soutenu, l’enquête de Teddy Daniels prend fin sur une chute étourdissante. Dans ce huis-clos trouble et fascinant, Shutter Island se révèle être un incontournable pour les
amateurs de polars et de bande dessinée.
Ma note : Les
avis de Ys, de Zonelivre, de Samba et la chronique de Bdgest